Utilisation durable et responsable des ressources forestières

Selon les estimations de la FAO, 26% soit 3.4 billions d’hectares de la surface de terres émergées du globe sont couverts de forêts. Les pays en développement possèdent la plus grande partie des forêts tropicales et ces forêts constituent un peu plus de la moitié de la superficie forestière mondiale. De nombreuses espèces des forêts tropicales, en effet, ont contribué au développement de l’agriculture mondiale. De par les nombreux enjeux environnementaux, sociaux, bioclimatiques, politiques et surtout économiques dont ils font l’objet, les massifs forestiers tropicaux constituent des espaces hautement sensibles qui doivent désormais être exploités en tenant compte de tous ses aspects.

Ainsi, la conférence de la terre qui s’est tenue à RIO de Janeiro en 1992 dont le message principal faisait relever que, tout développement doit être économiquement viable, socialement équitable et écologiquement acceptable, a impulsé et aaccéléréde profondes mutations dans les institutions qui étaient encore en laboratoire, la législation et la réglementation en matière de gestion des forêts au Cameroun.

Par ailleurs, les droits des populations locales de tirer bénéfice de la biodiversité sur leurs terres traditionnelles ont fait l’objet de débats internationaux dans le cadre de la CDB et d’autres instances internationales. C’est ainsi qu’en 1994, le Président de la République du Cameroun promulgue la loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche qui certes a mis 5 ans de gestation. En Décembre 2004 est créé le Ministère des Forêts et de la Faune issu de l’éclatement du Ministère de l’Environnement et des Forêts. Ces deux grandes mutations ont eu pour but l’amélioration de la gestion durable des ressources forestières et de la biodiversité.

Le Cameroun a servi de laboratoire pour la réforme des lois forestières dans les pays du Bassin du Congo. Les orientations retenues par le Cameroun ont ainsi inspiré les pays voisins.

Toutefois la loi 94/01 a montré beaucoup d’insuffisances d’où un projet de réforme est actuellement engagé. La réforme d’une loi vise à résoudre des problèmes identifiés au sein de la société dans laquelle elle s’applique. Il s’agit d’adapter la nouvelle loi à un contexte dynamique, afin de s’assurer que les évolutions sociales sont prises en compte de manière continue. La réforme est construite à partir de solutions aux problèmes identifiés au préalable, et reflète ainsi la vision que les pouvoirs publics ont du secteur que la nouvelle loi devrait encadrer. La révision de la loi n’est donc pas une entreprise seulement technique. Elle est aussi et surtout politique, en ce sens qu’elle devrait constituer l’expression des orientations du gouvernement en matière de gestion des forêts. La réforme mise en place à travers cette nouvelle loi forestière prévoit plusieurs mécanismes d’implication des populations riveraines dans la gestion des forêts en vue de leur garantir un droit d’usage et de jouissance des ressources naturelles. Ces mécanismes constituent en quelque sorte des compensations accordées par l’état à ces populations.

La composante sociale,est devenue aujourd’hui un élément incontournable du dispositif d’aménagement forestier et elleoccupe une place non négligeable dans l’ordonnance juridique. Cette prise en compte des réalités et des besoins sociaux s’exprime en termes de gestion participative, de respect de droit d’usage et de contribution aux œuvres sociales.

Le succès de l’aménagement forestier en vue d’une production soutenue de bois dépend dans une large mesure de sa propre compatibilité avec les intérêts des populations locales.

Depuis les années 1960, le groupe SEFAC s’est affirmé comme un des acteurs principaux de l’exploitation forestière dans la région du Sud-Est Cameroun. Il a acquis au fil du temps une reconnaissance de son action dans le domaine social, ceci dans le contexte d’une exploitation forestière de plus en plus interpellées quant à la qualité de sa gestion eu égard aux enjeux de durabilité des ressources forestières et de sa cohabitation avec les populations autochtones et riveraines.

En plus de se conformer aux normes de certification, le groupe SEFAC compte remplir toutes les exigences légales et respecter les différentes conventions allant dans le sens d’une stratégie d’exploitation durable des ressources forestières.

Le présent rapport fait partie d’un ensemble d’activités exécutées annuellement en vue d’évaluer les mesures d’aménagement durables déjà mises en place et de formuler des propositions de renforcement pour continuer à rester une entreprise humainement responsable, socialement respectueuse des peuples autochtones et de leur milieu de vie. Il rend compte des résultats d’une étude socioéconomique menée pendant l’année 2014 autour des UFAs du groupe SEFAC ainsi que dans ses sites industriels.